Passer au contenu
France (FR)
Donner de la valeur à vos valeurs

Comment bien investir à l’international avec l’équipondération

L’équipondération permet d’éviter les biais géographiques et sectoriels des grands indices dans le monde. Une analyse de François-Xavier Chauchat, membre du comité d’investissement, économiste et stratégiste de Dorval Asset Management.

Pourquoi ouvrir son portefeuille à l’international
La diversification est la règle absolue dans le monde de l’épargne. Si ce principe est bien connu des épargnants, sa mise en pratique demeure souvent limitée. L’épargne typique d’un ménage français a tendance à être centrée sur sa zone domestique. Elle est exposée à l’immobilier et à d’autres actifs vulnérables à la hausse des taux d’intérêt en zone euro. Donner une envergure plus internationale à ses investissements est préférable, en termes d’opportunités et de gestion des risques.

A première vue, il peut sembler pertinent de prendre position sur des fonds répliquant peu ou prou les grands indices mondiaux (dont en particulier le MSCI Monde ). Ceux-ci s’appuient toutefois sur un petit nombre de sociétés « superstars » issues de seulement quelques pays et secteurs d’activité (la technologue américaine, le luxe français). Pour diversifier véritablement son portefeuille et le rendre moins sensible aux effets de mode, il faut selon Dorval AM changer de méthode. Intuitive et simple, celle de l’équipondération produit à cet égard de bons résultats selon nous en permettant d’entrer en profondeur dans l’univers riche des actions internationales.

Comment investir à l’international sans subir la concentration record des grands indices
Les indices pondérés par les capitalisations boursières demeurent le standard de l’industrie de la gestion. Pourtant, la forte concentration de ces indices autour de quelques valeurs phares représente un risque. Il est significatif, particulièrement lorsque ces valeurs perdent le leadership structurel du marché. L’histoire boursière est jalonnée d’épisodes douloureux à cet égard. L’éclatement de la bulle japonaise des années 1980, celle des valeurs internet en 2000-2003, ou encore la correction des thèmes surévalués pendant la crise sanitaire du Covid-19 en sont des exemples.

La grande majorité des gérants compare la performance de leurs fonds à un indice pondéré par les capitalisations boursières disponibles (le « flottant »), comme le CAC 40 , l’Euro Stoxx 50 ou le MSCI Monde. Cette approche se justifie par le fait que chaque gestion est sensée se comparer au portefeuille détenu dans son univers de valeurs. Résultat : beaucoup de fonds sont amenés à constituer des portefeuilles où le poids de chaque ligne ne dépendra pas seulement des préférences du gérant, mais aussi de la capitalisation boursière de chaque société. Plus l’indice de référence est concentré sur un petit nombre de valeurs phares (GAFAM aux Etats-Unis, champions du luxe en France), plus les risques spécifiques s’accroissent.

Cet inconvénient est devenu majeur. Aujourd’hui, les dix premières valeurs du MSCI Monde (sur 1500 valeurs dans les pays développés) pèsent près de 20% de l’indice. C’est un record (elles pesaient 9% en 2014). La méthode de l’équipondération donne le même poids aux 1500 valeurs de l’indice et permet de contrecarrer cette problématique. C’est une solution contre les risques liés à la concentration des indices et aux déformations provoquées par les bulles et krachs successifs sur certaines parties de la cote. Dans un portefeuille parfaitement équipondéré, les dix premières valeurs du MSCI Monde représentent 0,66% de l’indice (10 divisés par 1508 valeurs).

**L’équipondération rétablit une profondeur géographique et sectorielle **
On le voit, les investisseurs utilisant la gestion internationale pour diversifier leur portefeuille sont amenés, s’ils n’y prennent grade, à concentrer leurs risques plus qu’il ne le faudrait. A l’inverse, la référence à un indice équipondéré permet d’obtenir la plus grande diversification par société (minimisation du risque spécifique). Elle améliore également considérablement le niveau de diversification par régions, par pays et par secteurs.

Le MSCI Monde (pays développés) est constitué aux deux-tiers de valeurs américaines. Le même indice équipondéré abaisse le poids des Etats-Unis à 40%, au profit de l’Asie (23%, grâce au Japon surtout mais aussi l’Australie, Hong-Kong et Singapour) et de l’Europe (29%). Cette diversification géographique répartit les risques entre continents parfois traversés par des courants monétaires, macroéconomiques et microéconomiques très différents.

La diversification sectorielle représente aussi un atout. L’écart entre le plus petit et le plus gros secteur se réduit nettement avec l’équipondération. Enfin, l’indice équipondéré est aussi très métissé en termes de style de valeurs. Les sociétés dites « de croissance » se mêlent à celles offrant des dividendes élevés, et à d’autres appartenant à l’univers « value » (les valeurs peu chères). Ainsi, au 14 avril 2023, le ratio cours/bénéfices du MSCI Monde équipondéré se situait à 14,9, soit 10% moins cher que le ratio à 16,5 du MSCI Monde classique.

Les avantages du rebalancement régulier des portefeuilles équipondérés
Notons que la gestion de portefeuilles comportant un grand nombre de valeurs comprennent des coûts de transaction. Ceux-ci ont cependant considérablement baissé au cours des deux dernières décennies. Ils peuvent être encore réduits par « l’échantillonnage stratifié ». Cette méthode permet de répliquer la répartition géographique et sectorielle du MSCI Monde équipondéré, mais sur un nombre de valeurs moins important que les 1500 sociétés constituant l’indice. Dorval AM l’utilise pour ses fonds internationaux, avec 200 valeurs environ.

L’équipondération possède un autre mérite. Le rebalancement régulier des portefeuilles, nécessaire à son maintien, équivaut à prendre des profits sur les valeurs qui ont le plus monté, et à racheter à meilleur compte celles qui ont le plus baissé. Sur longue période, des études ont démontré que cette stratégie « contraire » améliore la performance . Pour cette raison notamment, le MSCI Monde équipondéré a surperformé le MSCI Monde classique au cours des vingt dernières années (depuis janvier 2002).

La méthode de l’équipondération décrite par François-Xavier Chauchat est appliquée dans les fonds globaux de Dorval Asset Management (Dorval Global Convictions et Dorval Global Convictions Patrimoine).

https://www.dorval-am.com/articles/Diversification-internationale-les%20m%C3%A9rites-de-l-%C3%A9quipond%C3%A9ration-30-janvier-2023/

Les exemples cités reposent sur la base d’analyses propres à Dorval AM en date du 11/05/2023. Ils ne constituent pas un engagement ou une garantie. Cette dernière se réserve la possibilité de faire évoluer ses analyses. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Les fonds cités sont exposés au risque de perte en capital, au risque lié à la gestion discrétionnaire, au risque actions, au risque de change, au risque de taux, au risque de crédit et risque de contrepartie.